Fraterpoly et la «liturgie» du repas

Publié le par Henri Bacher

Fraterpoly et la «liturgie» du repas

La personne «talentueuse» jette le filet, puis elle organise, selon les demandes et les opportunités une vie de cellule Fraterpoly. Le but, c'est de vivre une spiritualité simple, sans rituels religieux. Nous proposons de fixer l'articulation d'une rencontre du groupe ou d'un groupe de familles sur le repas.

 

O La «liturgie» du repas
Nous partons du principe que les pas-encore-chrétiens ne pigent absolument rien au fonctionnement d'une activité liturgique. Quand faut-il s'asseoir, se lever? Faut-il lever les bras pour chanter, fermer les yeux lorsqu'on prie? Peut-on se lever et sortir lorsqu'on ne comprend rien à la prédication ou que le thème n'intéresse pas? A-t-on le droit de se lever pour se dégourdir les jambes sans que Dieu soit offensé? On est donc prisonnier d'une rencontre, dont on ne peut s'extraire que quand tout est terminé. Avec cette grande question: à quoi ça sert? Dieu aurait-il tellement besoin de ce genre de rituels? De plus, ce genre de liturgie, ne se pratique qu'à l'église. Il n'y a pas d'autres activités socio-culturelles qui utilisent ce type de structuration. Donc, nos concitoyens n'ont aucune référence, même si dans bien des sphères politiques, culturelles, il y a aussi des rituels, mais ceux-ci ne ressemblent pas à ceux de l'église.

C'est pourquoi nous utilisons le repas pour structurer un temps d'échange et d'approfondissement.

C'est une sorte de rituel qu'on connaît encore, même si le fastfood et les livraisons à domicile chamboulent aussi ce modèle. La majorité des gens sait comment fonctionne un repas. Pas besoin d'une adaptation, d'un apprentissage. Et tout le monde aime manger. Dans la Bible, il y a le compte-rendu d'un grand nombre de repas dont sont sortis de grandes pensées théologiques. Et puis, pendant un repas, on peut se lever, aller sur le balcon. Discuter un moment avec son voisin de table. S'éclipser, par exemple, pour prier avec quelqu'un sans gêner les autres convives. On peut partir prématurément. On peut rire, être détendu et en même temps se concentrer. On peut organiser un repas dehors sur la pelouse ou même aller au restaurant. Il n'y a pas besoin de construire une salle spéciale pour faire un repas. 

O La structuration du repas
Elle est assez simple. Il y a l'apéro, le moment où l'on fait connaissance. Puis vient l'entrée, le premier plat, le deuxième plat, le dessert, le café et pourquoi pas le pousse-café. Chaque partie du repas est une étape qu'on peut entrecouper d'activités spirituelles que l'on peut discuter tout en mangeant. Un bon repas peut durer plus que 1:30! On ne commence pas par manger et après le repas on enseigne. La partie spirituelle est directement intégré dans le repas.

O L'importance du «bien-mangé»
C'est la clé pour une bonne rencontre. Il ne s'agit pas seulement de s'alimenter en nourriture terrestre, mais d'utiliser le bien-être que procure un bon repas, pour y fixer une activité spirituelle. Il est clair que l'organisateur du repas doit veiller à ne pas transformer la rencontre en «orgie» culinaire. 

O Conseils pratiques pour l'animation
- Réflexions générales 
Il ne faudra absolument pas développer un canevas d'organisation du repas qu'on reproduira à chaque fois. C'est la mort assurée de vos rencontres, car tôt ou tard, elles vont se transformer en «liturgie» et en rituels immuables, ce que justement nous voulons éliminer. Par exemple, de temps en temps, vous pouvez commencer le repas par une prière, mais ne le faites pas systématiquement. Mettez-vous dans la tête, que si vous omettez un élément dit spirituel, pendant le repas, parce que vous estimez que ça ne va pas jouer, Dieu ne vous fera aucun reproche. C'est plus facile d'appliquer un rituel que de s'intéresser aux besoins réels des gens. Vous devez partir de ces attentes et non de l'idée que vous avez peaufinée durant plusieurs jours. Il vaut mieux se planter et ne pas savoir quoi faire, que d'imposer votre manière de voir la relation avec Dieu. J'admets que c'est un travail d'équilibriste. Ce n'est pas donc pour rien qu'il faut des chrétiens talentueux et non des «instituteurs» qui appliquent un programme.

- Quelques astuces d'animations 
1. Commencez par un apéro, ce qui permettra de lancer une ambiance «a-religieuse». D'emblée on saura qu'on n'est ni dans une église, ni dans un cours de formation pour étudier et être enseigné. Ça permet aussi de ne pas devoir commencer les choses importantes, à une heure précise. Il y a possibilités d'arriver en retard, sans que ça dérange personne.

2. Avant de servir l'entrée. Lancez un sujet à l'aide d'une vidéo. Si possible pas de projections d'un prédicateur. Prenez des clips non-religieux. Vous pouvez aussi distribuer un texte, faire un jeu, etc... Nous allons, aussi développer dans ce blog des idées à appliquer.
Donnez quelques questions pour aider à la discussion. Servez l'entrée et discutez.

3. Avant le deuxième plat, vous pouvez donner votre opinion sur le sujet discuté, mais ne faites pas de prédication. Permettez aussi que pendant le repas des personnes continuent à discuter à part, sur le balcon, par exemple, ou dans la rue. Il faut bien rester dans la logique conviviale d'un repas et ne pas prendre le repas comme prétexte pour enfiler votre message préconçu.

4. Avant le dessert, donnez quelques pistes à travailler pour la semaine suivante.

O Pour rester dans la logique du «moment propice»
Ces repas, ne servent qu'à détecter les personnes qui ont des besoins spécifiques. Ce n'est pas une «mini-école» pour enseigner la foi. Probablement, le travail le plus important de la «personne talentueuse» c'est de repérer les personnes qu'il faut suivre en semaine, qu'il faut aider, qu'il faut encourager dans leur vie. Ce qui n'exclut absolument pas de monter des repas, spécifiquement conçu pour des personnes qui ont besoin d'aller plus loin dans leur foi naissante. Mais on ne mélange pas le public «pas-encore-chrétien» à celui qui a commencé une vie spirituelle.


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