Réseau Fraterpoly: Comment mettre en route (1)

Fraterpoly est avant tout une manière de travailler et d'être actif dans le monde pour diffuser la foi et la vie chrétienne. Ce n'est pas une nouvelle organisation. C'est un concept pour aider des églises, des personnes talentueuses à se mettre en route pour répondre à la mission que le Christ nous donne, le fameux «allez par tout le monde et faites des disciples». 

O Vision
Le Christ, lors de son passage sur terre, a surtout mis en avant le développement du Royaume de Dieu, pas l'implantation de bâtiments ecclésiastiques. Les premières églises chrétiennes, dans le monde romain, n'ont pas copié la synagogue, ni les temples païens, elles se sont «coulées» dans le tissu socio-culturel. D'ailleurs, à cette époque, les gens pensaient, que contrairement aux cultes païens, les chrétiens ne pratiquaient aucune religion, d'où aussi un certain succès. C'est à partir de l'empereur Constantin, lorsque l'église est entrée dans les cercles du pouvoir, que celle-ci est devenue visible, qu'elle s'est mise au milieu du village. Aujourd'hui, les pouvoirs politiques font tout pour nous mettre en marge de la société grâce à la sacro-sainte laïcité. Et puis, toute référence à une religion quelconque est suspecte aux yeux du grand public, même si nous claironnons que nous ne pratiquons pas une religion. Ce qui est en partie faux. C'est peut-être une aubaine pour l'église pour retrouver une vraie liberté d'action et d'influence.

Fraterpoly veut «disparaître» dans le tissu socio-culturel. Il veut inverser le flux. Ne pas amener, en premier, le pas-encore-chrétien, dans un bâtiment visible, une organisation qui a pignon sur rue. Il va chez les gens, là où ils habitent et vivent. 

Les réseaux sociaux sont de nouveaux «configurateurs» socio-culturels. Un réseau n'est plus pyramidal. Il lui faut juste une plateforme pour s'exprimer et à partir de cette plateforme se développent une foule de services, de systèmes d'influence. Il n'y a plus de direction en haut de l'édifice numérique qui indiquerait ce qu'il faut croire et penser. Ce sont des modérateurs qui gèrent un réseau, juste pour gérer les débordements. Ce qui ne veut pas dire qu'on est à l'abri de la manipulation. Par contre, là où nous pouvons nous comporter différemment, c'est développer un réseau humain de gens qui peuvent se «toucher» physiquement, tout en copiant l'organisation du réseau numérique. Une cellule Fraterpoly peut certes enseigner, mais elle ne pourra plus le faire comme à l'école. D'autant plus que l'oralité électronique prend de plus en plus le pas sur l'écrit et la lecture. 

Notre définition de la communauté chrétienne reprend le verset de Matthieu 18:20 (BFC) «Car là où deux ou trois s'assemblent en mon nom, je suis au milieu d'eux.» Par le passé, nous avons codifié ce rassemblement en rituels et liturgies, ce qui en donne aussi une connotation «religieuse». Nous sommes donc appelés à nous débarrasser des «codages» mal acceptés par nos contemporains. C'est du chinois, comme un code informatique. On est bien d'accord et c'est le drame des humains, Fraterpoly n'est pas à l'abri d'un nouveau «codage».

O Concept
Pour définir ce réseau nous allons utiliser l'image de la vigne.

Cette «vigne» devrait être invisible dans la société. La plateforme, c'est une structure de gestion et d'émulation qui devient la base arrière du réseau Fraterpoly. Ce sont les sarments et les feuilles. Les grains du raisin représentent les cellules vivantes où se côtoient des personnes en chair et en os. Nous y mettons aussi le tissu familial qui va de plus en plus prendre de l'importance. La laïcité aura moins de prise dans le cadre familial, à moins qu'on se trouve dans des temps de persécutions.

Dans une grappe de raisin, le nombre de grains est limité. Ainsi en est-il de la cellule Fraterpoly. Dès qu'elle atteint une certaine ampleur, elle se divise pour permettre la naissance d'une autre grappe. C'est le principe de dissémination qu'on retrouve dans les Actes des Apôtres. Parce que d'une «grappe» vont sortir d'autres talents qui permettront d'atteindre un autre public. Le système de l'école nous a piégés en misant sur un programme paramétré pour formater le plus grand nombre par la même norme. On a encore cette mentalité qu'on peut diffuser qu'un programme de base, pour tout un chacun. La base non négociable, c'est le Crédo: Jésus-Christ, Fils de Dieu, venu pour nous sauver.

Si on garde la notion de proximité physique pour mieux expérimenter la foi ensemble, dans un contexte de vie, les participants d'une cellule devraient habiter dans le quartier ou dans un village. Bien sûr, ce n'est pas une norme à imposer, mais on peut la considérer comme un levier important pour faciliter la vie de foi. Si une personne a un besoin urgent de prières pour une difficulté quelconque, elle ne va pas parcourir une ville entière pour recevoir conseils et réconfort. Il est clair qu'on peut prier à distance, mais ce n'est pas idéal pour résoudre certains problèmes. 

Comment mettre en route (2)